Débloquer un piston

Un classique du genre lorsque l'on veut redonner vie à des antiquités récupérées en piteux état : le moteur bloqué.

Parce que la machine a été stockée dans de mauvaises conditions, depuis longtemps, sans trop de soin, l'humidité a pu gagner l'intérieur du moteur ou un mélange de calamine et de vieille huile a séché : bref : le piston est bloqué dans le cylindre et plus rien ne bouge.
Beaucoup conseillent même de ne jamais faire l'acquisition de ce genre d'antiquité. Pourtant, quel bonheur après patience et longueur de temps de faire enfin bouger ces vieilles pièces, comme un coeur prêt à revivre après un long arrêt.

Personnellement, je ne rechigne plus à acquérir une de ces antiquités après avoir trouvé "ma" méthode.

J'ai beaucoup lu diverses méthodes : les longs bains dans le pétrole ou dans du dégrippant, le chauffage au chalumeau pour jouer sur la dilatation des métaux ...
Pas mal de bonnes idées, mais le chalumeau m'a paru un peu "extrême" sans pouvoir m'expliquer pourquoi. Par contre, l'idée de la dilatation des métaux m'a beaucoup inspiré. Mais pour ne pas brusquer les métaux par un chauffage intense rapide qui ne me disait rien de bon, j'ai préféré la méthode inverse : la contraction des métaux par le froid. Pas de changement "brusque" de température mais plutôt un changement doux, avec le temps, comme l'idée même de la restauration de nos antiquités. Et à bien y réfléchir, j'ai fait le pari qu'un piston en alu devait se rétracter beaucoup plus vite que la masse d'acier de fonte du cylindre.
Et voilà comment, dès la première expérience, j'ai emballé mon piston-cylindre dans un sachet plastique, et hop au milieu du congélateur parmi les viandes, poissons et légumes. Le lendemain matin, une petite pulvérisation de dégrippant dans le cylindre, et un coup brut au marteau-masse sur une douille de la taille du piston protégé par une rondelle adéquate ... et tout s'est décollé bien gentiment sans la moindre marque : quel bonheur et quelle satisfaction d'avoir mis l'idée à l'épreuve, et de penser que le coeur va bientôt repartir et redonner vie à tout l'ensemble.

Un coup de chance ? Peut-être : il faudra recommencer l'expérience.
C'est ce qui fut fait à plusieurs reprises, et l'expérience s'est toujours avérée concluante. Oh pas toujours du premier coup : parfois c'est collé un peu plus durement. Mais un peu de dégrippant, beaucoup de patience, et le renouvellement des plongées dans le froid quand il faut s'y reprendre à plusieurs reprises, mais à chaque fois le petit coup de marteau-masse a décollé le tout, et sans jamais la moindre marque ni dans le cylindre ni sur le piston. Juste un petit glaçage derrière et voici un coeur neuf prêt à redémarrer pour de longs moments de plaisir dès qu'on aura changé les segments.

Pour démontrer le bien fondé de la méthode : Petite leçon élémentaire de métallurgie page 27 : coefficient de dilatation de l'aluminium 23 microns ; coefficient de dilatation de l'acier ou de la fonte 11 microns
Ca veut dire quoi ?
Ca veut dire que lorsque vous avez un piston en aluminium de solex ou mobylette, bloqué dans le cylindre du moteur en fonte d'acier : si vous chauffez l'extérieur, la chaleur va se transmettre à l'intérieur (page 11 conductivité thermique)L’aluminium possède environ la moitié de la conductivité thermique du cuivre, alors que l’acier, seulement un dixième) et va se transmettre plus vite à l'aluminium du piston que dans l'acier du cylindre.
Et le pire : en se transmettant plus rapidement au piston qu'au cylindre, le piston va se dilater presque 2 fois plus et plus vite que le cylindre.
Et donc : si le piston était serré dans le cylindre ... eh bien vous allez le serrer encore plus !!!

Alors si une petite chauffe peut permettre de décoller un peu les crasses et graisses séchées coincées entre votre piston et son cylindre, si vous voulez vraiment décoincer votre piston c'est exactement l'inverse qu'il faut faire : démonter l'ensemble et le mettre au congélateur plusieurs heures (ou au pire utiliser une de ces bombes de froid vendues dans le commerce).

Ne rêvez pas : vous ne débloquerez pas votre piston en quelques minutes : il vous faudra parfois vous y reprendre à plusieurs fois, mais c'est la seule méthode sérieuse qui permette de sauver l'ensemble sans trop de casse ni détérioration.

Pour avoir voulu proposer cette idée sur 'LE' site qui se prétend la référence des cyclos à galet, j'ai vécu l'épreuve du feu.
Voici des gens à qui on propose d'échanger une idée.
A peine expliqué le pourquoi du comment, la première rafale de critiques est arrivée du maître es lieux, qui se fait un malin plaisir à casser tout ce qu'on peut en dire, sans rien apporter de probant démontrant ses idées, juste que c'est l'habitude de prétendus mécanos de plus de trente ans : le jeu consiste à systématiquement tout déformer à l'inverse. Si vous dites que l'alu se dilate plus vite que l'acier, il se fera un malin plaisir de rétorquer que non, l'acier se dilate plus vite que l'alu.
Si vous maintenez vos dires en apportant la preuve, par des données externes disponibles à qui veut les lire et a envie de se donner la peine d'apprendre, alors le monsieur se vexe, et part dans une véritable psychose consistant à vous prêter des mots que vous n'avez jamais prononcés, ou à jouer le jeu du mépris de tout ce que vous pourrez avancer, même scientifiquement, par la moquerie idiote de cours de récréation d'école primaire.
Au final, lorsqu'il commence à comprendre qu'il se ridiculise, alors il vous verrouille tout simplement l'accès au site, sans préavis. Alors, libre de tout mouvement, il pourra critiquer sans preuve, détourner vos propos, se livrer à tous propos insultants à votre encontre : tranquille puisque vous ne pouvez plus lui répondre et que vous êtes même censé ne plus pouvoir lire le forum dont il vous a privé d'accès.
N'est-elle pas belle la vie quand on veut préserver son pré carré de connaissances dues à l'habitude, la sacro-sainte habitude, la seule habitude venue d'on ne sait où, en refusant toute avancée que la science a depuis bien des années démontré fausse et totalement erronée, en usant de vieilles manies archaïques d'anciennes dictatures ?
Quel bonheur de savoir qu'on va peut-être apprendre maintes autres choses dans les mêmes conditions et sur des bases aussi solides !  
Vive le net !  

cyclogalet l'organe de la pensée unique sur les vieux brélons  

Bref : en reprenant les choses dans l'ordre et en agissant en tenant compte des propriétés des matériaux et de leurs caractéristiques de retrait, on débloque le piston et on l'extrait du cylindre qui le retenait prisonnier. reste plus qu'à faire un bon nettoyage de tout ça.
Pour commencer, après nettoyage des transferts, je procède à un léger déglaçage du cylindre.
De l'autre côté, démontage de la bielle, nettoyage de ses roulements (attention aux aiguilles qui ont envie de liberté). ET puis, gros morceau : il va falloir qu'on sorte les vieux segments qui n'ont plus aucune utilité dans cet état : ils sont collés, n'ont plus la moindre élasticité et donc ne servent plus l'étanchéité. Après pas mal de galère alternant chauffes et tapotements pour les désincruster de leurs saletés, on finit par en venir à bout par petits bouts. Attention, c'est très cassant : attention les doigts, les yeux, ...
Enfin le piston redevient vierge : on gratte les gorges afin de les remettre en état, et on y remet de nouveaux segments tout propres et tout neufs.
On va pouvoir commencer la phase de remontage, qui, dans peu de temps, redonnera un coeur tout neuf à notre solex.